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Archéologie des premières navigations maritimes. Regards croisés en Méditerranée occidentale et en Manche/Mer du Nord

Journée d'études à l'École française de Rome (Italie), le 20 mars 2014.
Quand
20/03/2014 de 09:00 à 19:00 (Europe/Paris / UTC100)
Ou
Rome
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L’archéologie de la navigation maritime affiche un dynamisme sans précédent depuis quelques années. En Méditerranée, sur les bords de la Manche et de la Mer du Nord, des découvertes exceptionnelles attestent désormais des voyages à travers les mers d’Europe. Les archéologues connaissaient depuis longtemps la réalité des déplacements des hommes, des biens et des idées par voie maritime depuis des époques très anciennes. Ainsi, la néolithisation de la Méditerranée occidentale comme celle des îles britanniques ne pouvait-elle être comprise hors de la navigation. Toutefois, pendant longtemps, celle-ci a dû être déduite par l’étude des artefacts archéologiques ou les pratiques culturelles et sociétales, sans que des ’preuves’ tangibles ne puissent être étudiées. L’existence des bateaux fluviaux du Néolithique démontrait un savoir-faire artisanal très ancien dans ce domaine mais qui ne pouvait être appliqué au domaine maritime.

Des gravures du Nord de l’Europe laissaient deviner l’allure des embarcations de l’Âge du bronze datables du deuxième millénaire avant notre ère, sans en livrer les détails techniques. Quelques découvertes anciennes de bateaux à bords cousus, très mal conservés, dans la péninsule britannique permettaient d’entrevoir l’importance de la charpenterie de marine. En Méditerranée, plusieurs épaves de l’Âge du bronze découvertes sur les rivages orientaux confirmaient l’importance de la navigation que laissaient entrevoir les textes et l’iconographie, mais de façon encore fragmentaire et avec une absence de la Méditerranée occidentale.

Pour des époques plus récentes, richement documentées par les textes ou l’iconographie, la navigation maritime restait archéologiquement sous-représentée par rapport à l’importance qu’elle occupa de fait, par exemple dans la colonisation grecque de Méditerranée. Les informations disponibles étaient à la fois très stimulantes en raison de ce qu’elles laissaient entrevoir mais quelque peu frustrantes sur le plan des vestiges pour la communauté des chercheurs et la connaissance de l’histoire de la navigation en Europe.

Les années 1990 apportèrent un nouveau souffle avec la mise au jour de bateaux déposés ou d’épaves en différents points d’Europe et pour des périodes assez larges : à Douvres (Angleterre), en 1992 un bateau exceptionnellement bien conservé sur plus de neuf mètres fut découvert, daté de 1550 ; à Marseille, les fouilles de la place Jules Verne permirent, en 1993, la mise au jour de deux épaves de navires grecs archaïques du VIe siècle av. J.-C., elles aussi exceptionnellement bien conservées ; citons encore les épaves ibéro-puniques du VIIe s. av. J.-C. de Mazarron (Espagne). Aujourd’hui, de manière plus systématique, une attention est portée à ce type de vestige et de nouvelles découvertes viennent enrichir les corpus et la réflexion. Ainsi, une épave de la fin de l’Âge du bronze vient d’être découverte en Istrie et près d’une dizaine d’épaves grecques archaïques sont maintenant connues qui permettent de retracer tout un pan de l’évolution de la construction navale et de poser de nouvelles questions sur la navigation en Méditerranée occidentale.

Au delà des résultats scientifiques, l’archéologie maritime pose de manière aiguë la question de la préservation des vestiges et du patrimoine et de leur accession au public.

À Douvres comme à Marseille, les archéologues ont suivi une démarche très ample, dans des conditions difficiles : une fouille préventive, des délais courts, des matériaux fragiles, des études longues et menées par des équipes internationales, une volonté de restitution des bateaux d’origine débouchant sur une approche expérimentale fondée sur des répliques navigantes, une volonté de partage des résultats scientifiques et la présentation des épaves, après traitement de conservation, en contexte muséographique. Dans les deux cas, la communauté des chercheurs s’est rassemblée dans le cadre de projets d’ampleur, portés par des financements nationaux et internationaux à la hauteur des enjeux. Cette journée organisée à l’École française de Rome a pour ambition de présenter un état de l’archéologie maritime antique de l’Âge du bronze et de l’époque archaïque, en Europe du Nord et en Méditerranée occidentale et Adriatique, à travers le regard croisé de plusieurs expérience qui ne sont pas aujourd’hui tout à fait au même stade d’avancement : le projet européen « BOAT 1550 BC » qui arrive à son terme en juin 2014, le projet « Prôtis » qui a vu à l’automne 2013 le lancement de la réplique Gyptis et ses premières navigations, le projet autour de l’épave de Xlendi ou encore la découverte très récente, en Istrie, du bateau de l’âge du Bronze de Zambratija.

Cette rencontre sera l’occasion de faire le point sur les résultats obtenus, les acquis historiques et les nouvelles perspectives de recherche, mais il s’agira également d’aborder des questions de méthodologie dans ce type de recherche et notamment la définition des protocoles, l’apport de l’archéologie expérimentale et les modes de valorisation.

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Par-delà l'horizon, l'exposition archéologique multisensorielle, grand public et familiale...

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BOAT 1550 BC est le nom du projet de valorisation lié à la découverte, en 1992 dans le port de Douvres, d'un très ancien bateau de l'Âge de bronze...

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