Rencontre avec Jean Dubos autour de la fabrication des outils de l'Âge du bronze, janvier 2012
Hache à talon
Le but ici était de recréer une hache à talon par deux des techniques connues de cette époque.
A) Moule bivalve en pierre (stéatite), après la taille en creux de la forme dans chacune des valves, celles ci sont étuvées, jointoyées par serrage et le métal est coulé à l’intérieur.
B) Moule bivalve en terre argileuse, après création d’un modèle celui ci est imprimé entre deux valves de terre argileuse ensuite le modèle est retiré les deux valves sont fermées et lutées à l’argile pour être cuites ensemble avant de recevoir le métal en fusion. L’archéologue est le premier à tenir dans ses mains les objets de fouille et il a les moyens scientifiques pour procéder aux analyses nécessaire (gammagraphie métallographie) mais souvent il recherche la manière par laquelle l’objet à été fabriqué, c’est là qu’intervient l’homme de métier qui aux vues des études déjà faites essaye de retrouver les gestes, les outils, les matériaux, le procédé, le savoir faire de ces premiers métallurgiste. Car pour arriver à réaliser cette hache il faut une grande maitrise des matériaux, des feux de cuisson et de coulée ainsi que des compositions d’alliages. C’est à ce stade que l’homme de métier apporte des éléments de réponse à l’archéologue et l’échange est instructif pour les deux. Ce rendre compte de la grande connaissance de ces premiers métallurgistes me laisse toujours une profonde interrogation. Comment faisaient-ils ? Car pour comprendre il faut faire abstraction de beaucoup de nos certitudes et connaissances actuelles en toute humilité. Mon parcours professionnel commence par un apprentissage de trois ans en chaudronnerie, suivi de six années de tour de France chez les compagnon du Devoir et de trente sept ans à la tête de la fonderie de Coubertin, ce qui m’a permis de conjuguer et de mettre en pratique les techniques de formage, martelage et de la coulée du bronze autour d’œuvres d’arts (Rodin, Bourdelle etc) mais aussi de rester proche de l’expérimentation archéologique par la réalisation de fibules, de la reconstitution du sanglier de Soulac, du calice de Pontoise et de la phalère en or pour Guéry- en-Vexin.
Jean Dubos